ENGAGER la mutation
de l’hôpital

Trop axé autour de  l’hébergement, l’hôpital est  malade d’une organisation  centrée sur les lits et non sur les patients.

L’épidémie de la Covid a révélé l’inadaptation de l’hôpital aux épisodes de crise mais a su montrer les capacités de mobilisation des professionnels de santé, exerçant « dans » et « hors » des murs de l’hôpital. Symptôme de l’hospitalo-centrisme français, la pertinence de placer ou non un patient dans un lit est insuffisamment questionnée. Or, mal utilisé, l’hébergement hospitalier fragilise les personnes vulnérables et favorise l’accroissement des infections nosocomiales.

VALORISER la pratique
ambulatoire

Trop longtemps dévalorisée dans les formations, les discours et sa rémunération, la médecine de premier recours a perdu son attractivité.

Des centaines de milliers de Français n’ont plus de médecin traitant et peinent à accéder aux soins de première nécessité. Pour rendre son attractivité à la médecine générale il ne suffit pas de construire des maisons de santé. Pour pleinement assumer leurs missions, les médecins du premier recours doivent disposer des avis spécialisés nécessaires à la pose de diagnostics et à la prescription des bonnes thérapeutiques, être déchargés des tâches administratives et être suppléés, pour certains actes, par d’autres professionnels de santé, reconnus pour ces fonctions.

INVESTIR dans le développement
de l’hospitalisation à domicile

Depuis des décennies, les établissements d’hospitalisation à domicile (HAD) démontrent, partout en France, leur capacité à assurer des soins de nature hospitalière, complexes et techniques dans des conditions de qualité et de sécurité équivalentes à celles d’un établissement de santé avec hébergement.

À l’instar d’autres offres de soins également pratiquées en ambulatoire, telles l’hospitalisation de jour, la chirurgie ambulatoire ou la dialyse à domicile, l’HAD constitue une réponse concrète et mobilisable rapidement pour alléger la charge des hôpitaux et venir en appui de la pratique du premier recours.

En étant au rendez-vous des demandes formulées par les médecins hospitaliers ou libéraux durant l’épidémie de la Covid ; en assurant des interventions précédemment peu développées au domicile – cures de chimiothérapie, transfusions, thérapies par anticorps monoclonaux, etc. – ; en intervenant massivement en Ehpad pour accompagner les patients en fin de vie ou malades de la Covid, les établissements et les professionnels d’HAD ont largement contribué à faire que notre système de santé parvienne à surmonter les bouleversements engendrés par l’épidémie et l’afflux de malades.

Par la nature même de son activité, au cœur du domicile, son positionnement au carrefour de l’ensemble des acteurs du soin, sa coopération avec tous les acteurs du sanitaire et du médico-social, l’hospitalisation à domicile occupe une place unique dans notre système de santé :

  • facilitateur d’un système de soins mis sous tension depuis des années ;
  • opérateur dans la prise en charge effective des patients ;
  • expert en évaluation des besoins et en organisation des interventions.

L’hospitalisation à domicile, en permettant de réaliser au domicile du patient des soins complexes, grâce à une prise en charge globale et coordonnée des différents professionnels de santé, constitue une réponse concrète pour l’hospitalisation de demain.

L’hospitalisation à domicile

en 6 questions

oui

Tout le territoire national est couvert par les établissements d’HAD. L’HAD assure même l’accès aux soins dans des zones très isolées (rurales, montagneuses…).

27,1 patients pour 100 000 habitants – taux de recours au niveau national.

non

L’HAD assure des soins de complexité hospitalière au domicile du patient. C’est son rôle dans l’offre de soins graduée. Elle permet ainsi d’administrer à domicile des produits réservés à l’usage hospitalier, en toute sécurité.

1/3 des journées concernent des pathologies cancéreuses.

non

L’HAD assure la prise en charge de patients de tous âges – moyenne de 63,4 ans. Elle prend également en charge des enfants dès la naissance.

L’activité de pédiatrie représente 4,5 % de l’activité d’HAD.

oui mais...

par rapport aux autres acteurs du domicile, l’HAD peut également intervenir dans les Ehpad et tous les établissements sociaux et médico-sociaux.

Les patients pris en charge en Ehpad représentent 10 % de l’activité totale de l’HAD.

oui

Les établissements d’HAD sont des établissements de santé, soumis aux mêmes obligations de qualité et de sécurité que les hôpitaux et les cliniques. En particulier, ils sont soumis à la certification par la Haute Autorité de santé.

Qualité et sécurité certifiées par la Haute Autorité de santé.

non

Un patient hospitalisé à domicile bénéficie du même remboursement que s’il était dans un hôpital conventionnel. Le coût d’une journée d’HAD est cependant quatre fois inférieur à celui d’une journée en hôpital conventionnel.

100 % des soins sont pris en charge par l’Assurance maladie et la complémentaire santé.

Les chiffres de l’HAD

logo
Les propositions
de la FNEHAD

Faire connaître l’hospitalisation à domicile au grand public, aux collectivités territoriales, aux prescripteurs hospitaliers et libéraux, aux professionnels du sanitaire et du médico-social, par le biais d’une campagne nationale sur l’HAD et localement, avec l’appui des délégations départementales des ARS et des caisses primaires d’Assurance Maladie.

 

Faire de l’HAD une offre de soins de proximité en formant les médecins et les infirmiers à recourir à cette activité par le biais de stages obligatoires au sein des établissements d’HAD tout au long des cursus de formation.

 

Valoriser la diversité des métiers en reconnaissant l’expertise spécifique des professionnels infirmiers salariés des établissements d’HAD et en développant des postes partagés de médecins entre HAD et hôpitaux et/ou les maisons de santé pluridisciplinaires.

Développer la mise en place conjointe d’une évaluation des patients par les établissements d’HAD et les établissements avec hébergement de leur territoire, au maximum dans les 48h après leur admission afin de réduire le recours à un hébergement hospitalier inopportun.

 

Favoriser l’articulation entre les établissements d’HAD et les professionnels de l’ambulatoire en s’appuyant sur l’expertise en coordination et en organisation des HAD, en les intégrant dans les dispositifs d’aide à la coordination (DAC) et en associant leurs équipes à l’élaboration des projets de santé des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et des hôpitaux de proximité.

 

Valoriser l’expertise des établissements et des professionnels des HAD dans les soins palliatifs en veillant à leur intégration dans les filières locales afin que soit anticipé le choix des patients du lieu de leur fin de vie dans le respect des principes de la loi Claeys-Leonetti.

Accroître le recours à l’HAD par les services hospitaliers de gériatrie, favoriser l’association des professionnels des établissements d’HAD aux réunions internes de ces services et développer la complémentarité entre établissements d’HAD et équipes mobiles de gériatrie.

 

Systématiser l’intervention des établissements d’HAD pour les soins complexes au sein des établissements médico-sociaux et dissocier, dans l’organisation de ces établissements, ce qui relève, d’une part de l’hôtellerie et de l’animation et, d’autre part, du soin.

 

S’appuyer sur les compétences médicales, infirmières et psycho-sociales, présentes au sein des établissements d’HAD pour développer en ambulatoire, une démarche efficace d’évaluation des besoins des patients et de leur orientation vers les dispositifs sanitaires justifiés par leur état de santé ou de dépendance.

Favoriser les innovations organisationnelles donnant la primauté au domicile, notamment dans les prises en charge complexes et techniques impliquant l’usage de thérapeutiques innovantes et une coordination étroite entre équipes médicales, tels que dans le traitement du cancer, en pédiatrie, en rééducation ou pour les prises en charge des maladies neurodégénératives…

 

Mobiliser les établissements d’HAD comme univers privilégié de l’usage d’outils connectés ; du déploiement de la télémédecine, de la télésurveillance et du télésoin ; de l’expérimentation de l’interopérabilité entre les divers systèmes d’informations existants dans le secteur sanitaire.

 

S’appuyer sur un mode de financement rénové de l’hospitalisation à domicile avec une meilleure prise en compte de la diversité des pathologies, de la technicité des prises en charge et de la réalité sociale des populations soignées et, en parallèle, favoriser financièrement  les établissements et les praticiens qui privilégieront le recours à l’HAD au nom de la pertinence et de la qualité des soins.

Améliorer les pratiques d’accompagnement des aidants au regard de leurs besoins et de leurs attentes, renforcer les compétences des professionnels dans leurs capacités à repérer les signes d’épuisement des aidants et dans la prise en compte des spécificités de certaines prises en charge.

 

Mobiliser l’expertise acquise par des patients ou leur entourage pour former des malades et leurs familles nouvellement confrontés aux mêmes situations et favoriser, par cette mise en réseau, l’entraide et le partage de ressources et de connaissances.

 

Développer des solutions de répit temporaire au sein d’hôpitaux de proximité, organiser les possibilités de suppléance à domicile des aidants, notamment dans les cas de situations pathologiques longues, invalidantes et complexes, et accompagner financièrement ces situations.

L’avis des candidats

Dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle, la FNEHAD a souhaité interpeller l’ensemble des candidats autour de trois questions pour apporter des réponses concrètes aux maux de notre système de soins :

 

1. Vous engagez-vous à faire de la pertinence des soins un axe prioritaire de votre réforme de la santé et à œuvrer en faveur du « juste recours » à l’hébergement hospitalier ?

 

2. Développerez-vous une politique de santé qui privilégie les activités de soins ambulatoires et quelles mesures prendrez-vous pour un meilleur accès aux soins de proximité ?

 

3. Soutiendrez-vous le développement de l’hospitalisation à domicile pour amplifier la prise en charge des soins complexes à domicile et vous engagez vous à pleinement associer nos établissements aux projets d’organisation des soins dans tous les territoires ?

Nathalie ARTHAUD
Nathalie ARTHAUD

Lutte Ouvrière

Propositions

- Créer des postes dans l'hôpital public, mettre en place la gratuité des soins et augmenter les salaires dans le métiers de la santé.
- Imposer la réouverture des établissements de santé de proximité (maternités, cliniques, centres de santé) qui ont été fermés. « Pour les médecins ou pharmaciens qui font des études et apprennent leur métier grâce à l’argent public, il faut envisager un système permettant leur installation en fonction des besoins réels des populations des départements, quitte à les aider pour leur installation », précise-t-elle au « Monde ».
- Création de postes dans les Ehpad.
- Octroyer un revenu familial pour les aidants.

Lire la réponse du candidat
Nicolas DUPONT-AIGNAN
Nicolas DUPONT-AIGNAN

Debout la France

Propositions

- Lutter contre la désertification médicale : ouverture d’un nouvel établissement de santé par département (hôpital, maternité, etc.), pour un total de 20000 nouveaux lits et création d'une bourse pour les étudiants en médecine en échange de laquelle ils s’engageront à s’installer dans une zone sous-dotée pendant leurs cinq premières années d’exercice.
- Mettre fin à la tarification à l'acte.
- Doubler le nombre d’unités de soins palliatifs et mettre en place des lits de soins palliatifs dans les Ehpad avec présence permanente d’une infirmière dans l’établissement, pour limiter l’engorgement des urgences à l’hôpital.
- Augmenter de 25 % le taux d’encadrement en Ehpad (soit 80 000 postes supplémentaires) en rendant les formations gratuites et en augmentant la rémunération des professionnels du grand âge de 10 %.
Anne HIDALGO
Anne HIDALGO

Parti socialiste

Propositions

- Sortie de l’ONDAM : les modalités d’évolution et de maîtrise des dépenses de santé seront fondées sur des Objectifs Nationaux de Santé Publique (ONSP).
- Modification de la T2A remplacée par une "dotation d'État qui tienne compte des besoins locaux de santé publique.
- Mise en place de permanences des médecins libéraux le week-end pour soulager les urgences.
- Plan de recrutement massif 25000 infirmiers et aides-soignants, 5000 logisticiens, techniciens et 1250 sages-femmes et extension du numerus clausus (formation de 15000 médecins supplémentaires).
- Création du statut de médecin-assistant via une 4e année d’internat pour lutter contre les déserts médicaux.
- Plan de prévention contre les maladies chroniques.

À NOTER : la santé mentale sera la grande cause de son quinquennat

Lire la réponse du candidat
Yannick JADOT
Yannick JADOT

Europe écologie les verts

Propositions

« Prendre soin du vivant »
Le premier axe du programme de Yannick Jadot à la présidence de 2022 fait de la réforme de la santé l’une de ses priorités. Dans cette optique il souhaite une politique de santé globale, non cloisonnée et guidée par la volonté de « prendre soin ».
Sa vision de la société repose sur une idée centrale : la santé humaine, la santé animale et les écosystèmes sont inextricablement liés et, par conséquent, doivent être pensés comme un tout. Il souhaite démocratiser le concept de pleine santé, par lequel la santé est autant physique et mentale que sociale et planétaire.
Jean LASSALLE
Jean LASSALLE

Résistons !

Propositions

- Lever les brevets pharmaceutiques dont l'usage et l'exploitation sont vitaux.
- Inciter les médecins à s'installer dans les déserts médicaux en finançant les études pour les médecins qui s'engagent à rester six ans dans les déserts médicaux et réduire à moins de quarante minutes de route, partout sur le territoire, l'accès aux hôpitaux.
- Ouvrir 20 000 lits et recruter 100 000 soignants.
- Revaloriser le statut et le salaire des aidant.
Marine LE PEN
Marine LE PEN

Rassemblement national

Propositions

La priorité nationale est l’un des axes majeurs du programme de Marine Le Pen et s'axe autour d'un système de protection sociale centré vers les personnes de nationalité française et les étrangers en situation régulière travaillant en France depuis plusieurs années et la restriction de l’accès des étrangers à certaines prestations et aides de l’État dans le but de faire des économies, dont le RSA (revenu de solidarité active), les allocations familiales et l’AME (aide médicale de l’État).

Elle centre son programme santé autour de l’instauration d’une grande loi (20 milliards d’euros) qui permettrait de mieux rémunérer les personnels soignants et d’investir dans des matériels d’avenir.
Emmanuel MACRON
Emmanuel MACRON

La République en Marche

Propositions

- Opérer la révolution de la prévention et faire reculer les déserts médicaux.
- Investir pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu'il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines.
- Poursuivre l'inclusion des personnes en situation de handicap.
- Continuer d'investir dans notre innovation et notre recherche.
Jean-Luc MÉLENCHON
Jean-Luc MÉLENCHON

La France insoumise

Propositions

- Revenir sur la tarification à l’acte et les suppressions de lits et de personnels - reconstruire le service public hospitalier
- Engager un plan pluriannuel de recrutement de médecins, infirmiers, aides-soignants et personnels administratifs
- Créer un pôle public du médicament – élaboration d’un plan santé environnement
- Combler les déserts médicaux et créer un corps de médecins généralistes fonctionnaires rémunérés pendant leurs études afin de pallier l’insuffisance de médecins dans certaines zones
- Développer un réseau public de maisons de retraite avec tarifs harmonisés et accessibles, créer 10000 places par an en Ehpad

Lire la réponse du candidat
Valérie PÉCRESSE
Valérie PÉCRESSE

Les républicains

Propositions

Faire un « plan d’urgence pour la santé et pour la prise en charge du handicap » avec comme point d’orgue la lutte contre la désertification médicale
Principaux axes :
- Donner un nouveau souffle à l’hôpital (recrutement de 25000 soignants à l’hôpital public en 5 ans, accentuation lien ville-hôpital public et privé avec SI partagé avec ESMS)
- En finir avec les déserts médicaux (dotation par région contre la désertification sanitaire, renforcement des pratiques avancées, extension des stages des internes…)

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Philippe POUTOU
Philippe POUTOU

Nouveau parti anticapitaliste

Propositions

- Mettre en place « une grande » Sécurité sociale et généraliser le tiers payant.
- Embaucher 200000 hospitaliers, rouvrir 100000 lits. Il souhaite et les hôpitaux de proximité, en particulier en zones rurales, créer des centres de santé publics et gratuits rattachés aux hôpitaux dans les quartiers et sur tout le territoire.
- Interdiction des dépassements d'honoraires, la suppression des franchises et des forfaits hospitalier et urgences.
- Lever les brevets.
Fabien ROUSSEL
Fabien ROUSSEL

Parti communiste Français

Propositions

"La santé notre bien commun" autour de 13 propositions dont :
- la création d’un pôle public pour la gestion et la production des médicaments ;
- la création de 100000 postes pour l’hôpital public ;
- la fin de la T2A ;
- la construction d’hôpitaux publics de proximité ;
- la création d’un service public du grand-âge (100000 postes d’aides-soignants) ;
- la généralisation du tiers-payant ;
- la création d’une loi cadre sur la psychiatrie ;
- le recrutement de 100000 aides à domicile.
Éric ZEMMOUR
Éric ZEMMOUR

Reconquête !

Propositions

En matière de protection sociale et de santé, les propositions d’Éric Zemmour pour 2022 abordent tout d’abord la question des conditions d’accès aux prestations sociales qu'il souhaite réserver aux personnes de nationalité française et originaires de l’Union européenne.

Son programme santé-protection sociale dresse plusieurs autres propositions majeures :
- rétablir l’obligation de garde des médecins et, afin de combattre les déserts médicaux, faire embaucher 1 000 médecins par l’État;
- mettre en place un plan de réinvestissement au profit du système hospitalier ;
- reporter l’âge de départ à la retraite de manière progressive, par exemple à 64 ans.


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